Définition

L’anévrysme est une dilatation ou une hernie développée sur la paroi d’un vaisseau, en l’occurrence une artère cérébrale intra-crânienne.
Il est présent chez 1% de la population, n’est pas congénital, mais se développe très lentement, préférentiellement au niveau des bifurcations artérielles. Certaines localisations sont plus fréquentes que d’autres.

Les facteurs de risque sont :

- le sexe féminin ;
- l’âge ;
- le tabac ;
- l’alcool ;
- l’hypertension artérielle ;
- les antécédents personnels ou familiaux d’anévrysme intra-crânien ;
- les antécédents personnels ou familiaux de polykystoses hépato-rénales ;
- les antécédents personnels ou familiaux de maladie de Rendu-Osler .

La rupture en est la complication principale mais celle-ci reste rare (environ 1% par an). Le risque de rupture augmente notamment en fonction sa taille, de sa localisation, de son caractère multiple, d’une hypertension artérielle, etc…

Traitements disponibles

En cas de découverte fortuite d’un anévrysme, le traitement préventif se discutera en réunion pluridisciplinaire avec un neuroradiologue interventionnel et un neurochirurgien, en fonction de sa taille, sa localisation, sa forme et les facteurs de risques propres au patient. Dans de rares cas, une abstention thérapeutique sera préconisée, liée à un risque de traitement jugé supérieur au risque de rupture.

En cas de rupture, un traitement sera toujours réalisé afin d’éviter la récidive précoce, qui est estimée de l’ordre de 40% dans les 15 premiers jours, et qui peut être fatale.

- Traitement chirurgical par clipping du collet de l’anévrysme. Le principe est de placer une sorte d’agrafe appelée clip à la base de l’anévrysme. Ce traitement comporte une ouverture de la boite crânienne, réalisée par un neurochirurgien.

- Traitement endovasculaire par embolisation (obstruction) sélective de l’anévrysme ou plus rarement obstruction définitive du vaisseau. Le neuroradiologue interventionnel accède à l’anévrysme par l’intérieur du réseau artériel. Le guidage se fait sous contrôle radioscopique, après injection de produit de contraste iodé.

- Surveillance simple: par angio IRM voir angiographie cérébrale (cf) annuelle. Si l’anévrysme se modife significativement, le traitement sera proposé.

Avant le geste

En cas de découverte fortuite, après avoir réalisé les examens d’imagerie nécessaires pour correctement étudier l’anévrysme, vous serez convoqué par le neuroradiologue interventionnel ou le neurochirurgien afin qu’il discute avec vous des différentes options thérapeutiques et des risques incombant à chacune d’elles. Aucun des 2 traitements n’a montré sa supériorité dans le traitement préventif, et le taux de complication per-procédure a été évalué entre 3 et 5%.

Avant le traitement, vous aurez un rendez vous auprès d’un médecin anesthésiste afin de prévoir votre anesthésie générale.
Il examinera avec vous les éventuelles contre indications de celle-ci. Il vérifira également la prise de certains médicaments anticoagulants ou antiagrégants nécessitant parfois d’être arrêtés dans les jours qui précèdent l’intervention.
Vous serez ensuite convoqué la veille du geste pour une hospitalisation dans le service de neurochirurgie de l’hôpital du Bocage Central (niveau 1).
Vous resterez à jeun à partir de minuit.
Le matin de l’intervention un brancardier viendra vous cherchez pour vous emmener au plateau technique interventionnel (PTI) du Bocage (niveau -2).
Le médecin anesthésiste pratiquera alors l’anesthésie générale.

La rupture de l’anévrysme se révèle par un très violent mal de tête inhabituel et soudain, une crise d’épilepsie, une perte de conscience brève ou prolongée, ou un coma. Ces symptômes sont liés à l’hémorragie méningée (intra-cérébrale), plus ou moins abondante. Dans ce cas, le type de traitement est discuté en urgence et est réalisé aussitôt que les meilleures conditions de traitement sont réunies, soit dans les 1ers jours. Après rupture, le traitement endovasculaire a montré un taux de complications inférieur à la chirurgie (sauf certains cas), soit environ 10%. Selon l’état du patient, celui est hospitalisé en neurochirurgie ou en réanimation neuro-traumatologique.

Déroulement du geste endovasculaire :

Réalisé en salle d’angiographie spécialisée, dans des conditions stériles, sous contrôle radiographique (tout le matériel est radio-opaque).
Un dispositif sera placé au sein de votre artère fémorale (pli de l’aine) permettant d’introduire dans un premier temps un cathéter (fin tuyau souple) jusque dans l’artère du cou qui alimente l’anévrysme, ce qui permet alors de monter dans un deuxième temps, très délicatement, un microcathéter jusque dans l’anévrysme. Des coïls (sorte de ressorts en platine) y seront alors déposés précautioneusement, jusqu’à obstruer la poche anévrysmale. Puis le matériel est retiré et l’on réalise un pansement au pli de l’aine.

Après le geste

Hospitalisation en réanimation neuro traumatologique puis en neurochirurgie pendant une quinzaine de jours au total minimum. Le neuroradiologue ayant réalisé l’embolisation viendra vous voir pour vous expliquer le déroulement du geste.

Bénéfices

Le principal bénéfice attendu est d’empêcher une hémorragie méningée secondaire à la rupture de l’anévrysme qui est mortelle en l’absence de traitement. Dans certains cas le traitement fait également disparaître des symptômes gênants liés à la compression de voisinage de l’anévrysme comme des problèmes visuels, maux de tête…

Risques

Ils seront exposés au patient et à un membre de son entourage proche avant le geste.

Les risques liés à l’hémorragie méningée sont :

- la souffrance du cerveau au moment aigu, qui peut être irréversiblement grâve,
- l’altération des fonctions vitales principales (pulmonaires, rénales, hépatique, etc…)
- l’hydrocéphalie : dilatation des ventricules (cavités liquidiennes à l’intérieur du cerveau), qui nécessite la pose d’un drain externe par un neurochirurgien.
- le spasme (contraction) des artères réactionnel au saignement, qui survient entre le 5e et le 15e jour, et qui peut au pire entrainer des AVC…

Les risques liés au geste sont potentiellement grâves et sont liés à la navigation intra-cérébrale:

- L’obstruction d’une artère , entrainant un accident vasculaire cérébral (AVC) pouvant être responsable de paralysies, de perte de la parole, de la vue, etc, plus ou moins définitives.
- La rupture de l’anévrysme per procédure entrainant une hémorragie méningée, pouvant être mortelle.

Les risques liés à l’anesthésie générale, rares.


Anévrisme cérébral : une rupture imprévisible.